Pour fêter jeudi, un zoutil ! ☺

Inventé dans l’instant pour permettre à une équipe qui en avait ras-le-bol de s’exprimer, voici le “marre – à bout ” !

👉🏻 En cercle, on se passe un bâton de parole (pour Zoupitizoup, c’est souvent la gourde que vous voyez en photo 😉)Nathalie Gilly et son bâton de parole
👉🏻 Chaque personne dit une phrase qui commence par “J’en ai marre de…”
👉🏻 Si elles se sentent concernées, les personnes présentes disent “Marre !!!” en réponse.
👉🏻 La facilitation dit toujours “Marre!!!”, et peut aussi frapper sur ses genoux ou faire un autre geste pour amplifier le rituel.
👉🏻 S’il n’y a rien à dire, la personne passe simplement le bâton.
👉🏻 On tourne tant qu’il y a des ras-le-bol à exprimer.
👉🏻 Quand les “j’en ai marre” se sont taris, la facilitation récupère le bâton de parole et le nettoie symboliquement d’une façon ou d’une autre… (Avec la gourde, c’est simple, il suffit de vider l’eau qui s’y trouvait. )
👉🏻 On peut ensuite débriefer en mode “pop-corn” (qui le souhaite s’exprime, dans le désordre) : impressions ? Sensations ?

Pourquoi c’est puissant ?
🌱 Le rythme du processus donne un caractère presque sacré au rituel, et offre aux ras-le-bol la place qui leur est due.
🌱 Le fait de s’associer aux “j’en ai marre” des autres permet de sortir des tensions sans devoir les exprimer formellement.
🌱 Le format permet de nommer de nombreuses frustrations dans un temps restreint.
🌱 Ce processus nourrit la cohésion en mettant en évidence ce qui relie les participant·e·s, tout en laissant la place pour l’expression des individualités.
🌱 Le fait que la facilitation opine à chaque fois apporte reconnaissance aux participant·e·s et rythme au processus.
🌱 Comme on ne met pas de limite temporelle au Marre-à bout, les participant·e·s traversent le processus à leur rythme, tant que le besoin est là… et l’énergie change naturellement pour aller vers l’apaisement.

Une pépite !

L’histoire derrière le zoutil

Comment répondre au mieux aux besoins d’un groupe ?

Récemment, je suis arrivée dans une crèche où je n’étais absolument pas bienvenue. Les employées ne voulaient pas me voir, elles voulaient du staff en plus, et point.

Deux séances étaient prévues avec elles… Comment les embarquer ?

Je leur ai fait une proposition : vous me permettez de mener la séance d’aujourd’hui comme je le sens pour répondre au mieux à vos besoins, et si à la fin de la session, vous trouvez que ça n’a servi à rien, on maintient la fermeture de crèche la prochaine fois, mais je ne viens pas, et vous rentrez chez vous vous reposer.

J’ai senti la directrice se liquéfier à côté de moi quand j’ai dit ça… 😉 De mon côté, j’étais tout-à-fait alignée. Dans le pire des cas, l’équipe avait l’occasion de se reposer, ce qui est aussi une façon de nourrir son bien-être. 😉

Elles ont dit oui… et là, j’ai turbiné intérieurement pour trouver de quoi leur permettre d’exprimer leur ras-le-bol d’une façon à la fois libératoire et équilibrée.

Vous avez découvert plus haut ce que le moment m’a suggéré… On a tourné jusqu’au moment où une puéricultrice a dit : « J’en ai marre de ce truc qui tourne ! » On a ri, et j’ai clôturé l’exercice.

Rire ensemble, c’est aussi surmonter des frustrations.

… et oui, elles ont choisi que je revienne. 😉

Et vous ?

  • Quels outils utilisez-vous pour faciliter l’expression des frustrations ?
  • Comment gérez-vous les groupes qui n’ont pas envie de vous voir ?
  • De quoi en avez-vous vraiment marre ?